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Liban : La démission de Hariri est-elle une décision saoudienne?

Le Premier Ministre libanais Saad Hariri, nommé le 3 novembre 2016, a annoncé sa démission un an après le samedi 4 novembre 2017 à partir de la capitale saoudienne Riyad. Une annonce qui a suscité la surprise générale même parmi les proches de Hariri lui-même à cause de son timing mais aussi de son emplacement.


Même si les libanais sont habitués aux secousses politiques, une démission annoncée de l'étranger les laissent sous le choc à l'image du Président Michel Aoun qui a demandé à avoir des justifications avant d'accepter cette démission.
Saad Hariri a accusé le parti chiite de son pays le Hizbollah et l'Iran de faire mainmise sur le Liban et a assuré qu'il craignait pour sa vie en annonçant cette démission.


La réponse du Hizbollah


De son côté, le secrétaire général du Hizbollah Hassan Nasrallah, considéré par plusieurs comme le héros du conflit israélo-libanais en 2006, a accusé l'Arabie Saoudite d'être derrière cette démission en assurant que Hariri a été contraint à la démission qui n'était ''ni son intention, ni sa volonté, ni sa décision''.
Nasrallah a par ailleurs refusé de répondre aux accusations lancées par le Premier Ministre démissionnaire car il s'agit selon d'un texte saoudien même si son contenu est très dur. Il a aussi appelé au calme, à la patience et à attendre que les vraies raisons de cette démission se clarifient dans les jours à venir.
Pour finir, Hassan Nasrallah a exprimé ses inquiétudes sur le sort de Saad Hariri et si il pouvait renter au Liban ou s'il était assigné à résidence en Arabie Saoudite. Inquiétudes qu'il a qualifié de légitimes.


L'Iran dément à son tour


Le ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté samedi les ''accusations sans fondement'' contre l'Iran du Premier ministre libanais.
L'Iran a donc nié en bloc les accusations annoncées par le ministre démissionnaire Saad Hariri. ''La répétition d'accusations sans fondement [...] contre l'Iran [...] montre que cette démission fait partie d'un nouveau scénario pour créer des tensions au Liban et dans la région'' a déclaré le porte parole du ministère des Affaires Etrangères iranien Bahram Ghassemi.


Une guerre à l'horizon?


La démission surprise du Premier ministre libanais Saad Hariri annoncée samedi, fait craindre que le Liban, pays aux équilibres fragiles, ne plonge dans de nouvelles violences. Plusieurs analystes estiment que la décision, annoncée samedi, de Saad Hariri de quitter ses fonctions est ''dangereuse'' et aura ''des conséquences plus lourdes que ce que le Liban peut supporter''. Certains d'entre eux craignent un début de guerre froide à l'intérieur du pays qui pourrait dégénérer en guerre civile.
D'autres analystes craignent aussi une nouvelle guerre avec Israël. Des médias sionistes annoncent pour leur part qu'une guerre entre le Hizbollah et Israël est inévitable, et sera forcément dévastatrice.

Un troisième avis penche vers l'existence d'un complot saoudien visant à créer une guerre au sein du Liban pour affaiblir le Hizbollah et derrière lui l'Iran qui devra s'investir sur plusieurs fronts après la guerre contre les Houthis au Yémen et bientôt les chiites au Liban si ce complot est mené à terme. Cette théorie est renforcée par la réception de Saad Hariri par le Roi Saoudien au Palais Yamama de Riyad dans la journée de ce lundi 6 novembre 2017.

 

Hechem Laameri

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